Évoluant au cœur de l’univers du Web3, la blockchain Ethereum et sa cryptomonnaie ETH s’imposent comme des piliers essentiels de la technologie blockchain. Ethereum s’établit comme le moteur d’un Internet décentralisé, proposant une alternative solide dans un monde numérique en constante évolution. Mais qu’incarne réellement Ethereum ? Qui sont les visionnaires derrière cette technologie révolutionnaire ? Et quelles sont les applications concrètes de cette blockchain ? Plongez dans cet article pour démystifier Ethereum et sa crypto Ether.
C’est quoi Ethereum (ETH) ?
Ethereum est un protocole ouvert et décentralisé offrant à n’importe qui la possibilité d’y déployer des applications sur sa blockchain.
Conçu comme une solution open source et décentralisée, Ethereum a été créé dans un but bien précis : décloisonner le Web et offrir des alternatives aux applications et plateformes aujourd’hui sous la coupelle des GAFAM et des multinationales.
Bien qu’il désigne avant tout la blockchain, le terme Ethereum est aussi couramment utilisé pour désigner l’Ether (ETH), la cryptomonnaie native du réseau. Il s’agit par ailleurs de la 2e cryptomonnaie la plus capitalisée au monde, tout juste derrière le Bitcoin.
En tant qu’unité de compte de la blockchain Ethereum, l’ETH est au cœur du fonctionnement de cet écosystème. Lorsqu’un individu interagit avec la blockchain Ethereum, il doit disposer d’ETH pour mener à bien ses opérations (utilisations des différentes applications, achat d’un objet numérique comme un NFT, envoyer de l’argent à un ami, etc.).
Ethereum et Bitcoin fonctionnent grâce à la même technologie : la blockchain. Succinctement, une blockchain est un registre de compte tenu par un ensemble de serveurs décentralisés et entretenus aux quatre coins du monde par des milliers d’individus. Cela signifie qu’aucun État ou entreprise n’a les pleins pouvoirs sur Ethereum. Aucune entité ne peut censurer ou éteindre ce réseau.
C’est dans cette optique de décentralisation qu’Ethereum œuvre jour et nuit à la construction d’un nouveau Web baptisé Web3. Contrairement au Web que nous connaissons tous aujourd’hui, le Web3 protège les données personnelles et la vie privée des individus, réduit les risques de censure et permet un meilleur partage de la valeur au profit de ses utilisateurs.
Depuis sa création en 2015, Ethereum s’est imposée comme l’une des technologies les plus importantes pour soutenir l’avenir du Web. Progressivement, les plus grandes entreprises du monde entier se penchent sur cette blockchain et son écosystème d’applications afin de se préparer à la prochaine révolution numérique.
L’histoire derrière la création d’Ethereum
Ethereum est le fruit d’une décennie de recherches en informatique. Lorsque sa blockchain a vu le jour en 2015, peu de gens auraient imaginé l’impact que son écosystème d’applications aurait pu avoir sur le Web.
En outre, pour bien comprendre ce qu’est Ethereum et sa cryptomonnaie, un retour dans le passé s’impose. Vous y découvrirez son histoire, ses transformations à travers le temps et les différentes innovations qui composent le Web3 actuel.
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Les débuts de la blockchain Ethereum
Tout commence en 2014, lorsqu’un jeune informaticien russo-canadien de 20 ans, dénommé Vitalik Buterin, publie le document fondateur d’Ethereum.
Accompagné d’experts en informatique et d’entrepreneur comme Gavin Wood, Charles Hoskinson et Mihai Alisie, ce whitepaper décrit les fondements technologiques de cette nouvelle blockchain et ses ambitions :
« L’objectif d’Ethereum est de créer un autre protocole pour développer des applications décentralisées, en offrant un ensemble différent de compromis qui sera, nous le pensons, très utile pour une large gamme d’applications décentralisées. Il sera principalement axé sur les situations dans lesquelles le développement rapide, la sécurité des petites applications rarement utilisées et la possibilité pour les différentes applications d’interagir ensemble de façon très efficace sont importants. »
Logo d’Ethereum (ETH), stylisé par Cryptoast
L’une des innovations d’Ethereum, qui a changé à tout jamais l’univers des blockchains, est la notion de « smart contract », ou contrat intelligent. Derrière ce mot mystérieux se cache simplement un protocole informatique. Pour rappel, un protocole est un ensemble de règles qui régissent les différents échanges d’informations sur un réseau donné.
Sur le réseau que représente la blockchain Ethereum, les smart contracts sont les protocoles qui servent de racine aux développeurs pour créer des applications comme des services financiers, des jeux vidéo, des boutiques d’objets numériques, des réseaux sociaux, etc.
👉 Voici un article pour approfondir le sujet des smart contracts
Avant le lancement officiel de la blockchain Ethereum, ses équipes ont réalisé en juillet 2014 une levée de fonds communautaire en cryptomonnaies. Aussi appelé Initial Coin Offering (ICO), ce type de financement offre la possibilité d’acheter une cryptomonnaie avant son déploiement public.
Lors de cette ICO, les participants ont donné des BTC aux créateurs d’Ethereum en échange d’ETH, la cryptomonnaie native d’Ethereum. Lors du départ de cette levée de fonds, 1 Bitcoin (BTC) était échangé contre 2 000 Ethers (ETH). C’est ainsi qu’Ethereum a réalisé un tour de table de 18 millions de dollars.
À cette époque, 1 BTC valait environ 500 dollars. Pour ce prix, chaque investisseur obtenait ses 2 000 ETH, dont le prix unitaire était de … 0,25 dollar. En août 2023, l’Ether est valorisé à 1 850 dollars, soit une hausse de 740 000% en l’espace de 9 ans.
Évolution du cours de la cryptomonnaie ETH depuis le déploiement public d’Ethereum en 2015 – CoinGecko
En 2015, le réseau principal d’Ethereum a été publiquement lancé. Ainsi, n’importe quel développeur du monde entier avait maintenant la possibilité d’utiliser la blockchain pour y créer des applications. Toutefois, la joie fut de courte durée pour l’équipe autour du projet.
👉 Découvrez tout ce qu’il faut savoir sur les levées de fonds communautaires en crypto (ICO)
Le hack de The DAO
La blockchain Ethereum que nous connaissons actuellement est passée à deux doigts de ne jamais voir le jour. La raison ? Une attaque informatique a divisé la communauté crypto en deux groupes idéologiquement opposés.
Au printemps 2016, un nouveau protocole fait son apparition sur Ethereum : The DAO. Ce dernier a l’ambition de rassembler les passionnés de cryptomonnaies pour créer et financer des projets blockchain de manière communautaire.
L’essence même d’une DAO est de donner la voix à chaque membre d’une communauté afin d’avancer main dans la main. Acronyme de l’expression « organisation autonome décentralisée », cette forme d’organisation sociale permet de donner du pouvoir aux utilisateurs du Web, principalement par le biais de votes.
👉 Pour en savoir plus sur les DAO, voici un article axé sur le sujet
Rapidement, le projet The DAO connait un fort engouement et lève 150 millions de dollars le 15 mai 2016 grâce à une ICO, du jamais vu à cette époque dans l’industrie des cryptomonnaies. Toutefois, le smart contract sur lequel repose The DAO comportait une faille qui a été exploitée par un hacker.
Le 18 juin 2016, l’assaillant a attaqué le protocole et s’est emparé de 3,6 millions d’ETH. Suite à cela, de nombreux investisseurs ont paniqué et ont vendu leurs ETH, faisant rapidement chuter le prix de la cryptomonnaie de 35%.
Tout le monde s’est alors tourné vers la Fondation Ethereum, l’entité rassemblant les plus éminentes personnalités de cette blockchain, afin de trouver une solution au problème. Plusieurs dizaines de millions de dollars étaient en jeu.
Deux solutions s’offraient à eux :
- remonter l’historique de la blockchain pour « effacer le hack » et ainsi rendre les fonds dérobés à chaque investisseur (grâce à ce que l’on nomme un « hard fork ») ;
- ou interdire toute modification de la blockchain et laisser les fonds au hacker, sous peine de causer des pertes immenses pour les participants du protocole The DAO.
Une majorité de personnes défendaient la première proposition. Ainsi, la blockchain Ethereum a été mise à jour pour remonter en arrière les transactions du réseau et dédommager les victimes du hack.
Cependant, un certain nombre de développeurs étaient en désaccord avec ce choix. Ils ont alors soutenu le fait que la blockchain Ethereum ne devait pas être altérée suite au hack. La blockchain originelle a continué d’être soutenue par des développeurs et des mineurs, devenant Ethereum Classic.
Rappelons que le hack visait le smart contract codé par les développeurs de The DAO. De son côté, la blockchain Ethereum n’a été ni endommagée ni piratée. De même, les autres protocoles déployés sur la blockchain ne couraient aucun risque lié à ce piratage.
👉 En apprendre plus sur l’apparition d’Ethereum Classic, le fork de la blockchain Ethereum
De 2017 à 2021 : la croissance folle d’Ethereum
L’année 2017 a été l’une des périodes les plus marquantes pour le secteur des cryptomonnaies. Pendant près d’un an, l’ensemble des cryptos ont été tirées vers le haut, dont l’Ether qui s’est envolé de 14 500% en 365 jours.
La popularité d’Ethereum a alors commencé à rattraper celle du Bitcoin, à tel point que certains commençaient à parler du « flippening », désignant un jour hypothétique où la capitalisation financière de l’ETH dépasserait celle du BTC. En parallèle de la hausse du prix de l’ETH, le nombre de transactions quotidiennes sur la blockchain Ethereum a été multiplié par 20.
Nombre de transactions quotidiennes sur Ethereum entre février 2017 et 2018 – Etherscan
Après l’euphorie de ce marché haussier des cryptomonnaies, porté par la croissance du cours du Bitcoin, l’ensemble du marché a connu une importante correction. De janvier à décembre 2018, le prix de l’ETH a été divisé par 15. Cette baisse d’intérêt a permis aux développeurs de la blockchain de se concentrer sur l’amélioration de son infrastructure technique.
Ainsi, de 2018 à 2021, de nombreuses mises à jour sont venues renforcer la sécurité de la blockchain et réduire ses frais de transactions. Pendant ce temps, les développeurs du monde entier ont commencé à s’intéresser à Ethereum, en faisant émerger tout un lot de nouvelles applications.
En parallèle, le standard ERC-20 a connu son âge d’or. Le terme « ERC-20 » désigne un standard technologique offrant la possibilité d’émettre des cryptomonnaies sur la blockchain Ethereum. Grâce à ce standard, quiconque est en mesure de créer sa propre cryptomonnaie, laquelle utilisera le réseau Ethereum pour fonctionner sans avoir besoin de son propre réseau.
C’est aussi le moment où un nouveau secteur d’activité est apparu : la finance décentralisée (DeFi). Ce terme regroupe toutes les applications ayant pour but de délivrer des services financiers sans intermédiaire. Les plateformes de finance décentralisée fonctionnent sans banque, entreprises privées ou institutions financières.
👉 Qu’est-ce que la DeFi ? Tout savoir sur la finance décentralisée
À partir de décembre 2020, Ethereum a été au cœur de l’un des sujets les plus brûlants du Web3 : son passage vers Ethereum 2.0. Attendue pendant des mois par la communauté crypto, l’implémentation de cette mise à jour a radicalement changé le fonctionnement de sa blockchain.
Ethereum 2.0 : le passage du Proof of Work au Proof of Stake
Pour illustrer à quel point Ethereum 2.0 était une mise à jour d’une complexité encore jamais vue dans le secteur des blockchains, illustrons cela avec un exemple souvent énoncé par la communauté :
« Le passage d’Ethereum à Ethereum 2.0 est comparable à une situation où le moteur d’une voiture doit être changé alors que cette dernière roule à 150 km/h. »
Pour faire simple, avec The Merge (Ethereum 2.0), la blockchain Ethereum a changé la manière dont les transactions sont vérifiées et enregistrées sur son réseau. À l’origine, Ethereum demandait une dépense énergétique à des mineurs pour enregistrer ses opérations, comme sur Bitcoin avec son fonctionnement en Proof of Work.
Toutefois, avec Ethereum 2.0, ce procédé a été remplacé par le Proof of Stake, un système où les personnes qui enregistrent les transactions du réseau (les validateurs) doivent mettre sous séquestre des ETH. En échange de leur travail, les validateurs sont récompensés en ETH. Sans les validateurs, la blockchain Ethereum est dans l’incapacité de fonctionner.
Bien qu’il s’agisse en théorie d’un mécanisme plus écologique pour assurer le fonctionnement d’une blockchain, certains critiquent ce changement en jugeant que la décentralisation de la blockchain Ethereum a été réduite.
L’enjeu de cette transition était de réaliser ce changement sans déconnecter une seule fois la blockchain. Une opération inédite et titanesque que les développeurs sont parvenus à réaliser avec brio en septembre 2022.
Avec cette mise à jour, le staking d’ETH est devenu possible sur Ethereum. Il s’agit d’une opération où les cryptomonnaies d’un investisseur sont mises sous séquestre afin d’en tirer une rémunération annuelle.
👉 Découvrez le staking de cryptomonnaies à travers notre guide dédié
À quoi sert Ethereum ? Ses principaux cas d’usage
Lorsque nous parlons de blockchain, voici l’une des questions qui reviennent le plus souvent : « Finalement, à quoi sert cette technologie ? ». Nombreuses sont les personnes à avoir les yeux rivés sur le prix de l’Ether, sans réellement comprendre pourquoi une crypto atteint une capitalisation financière aussi importante que les plus grandes entreprises du monde.
Pour mieux comprendre l’intérêt derrière la blockchain Ethereum, penchons-nous sur 5 cas d’usage développés grâce à cette dernière.
Des transferts de valeur sans intermédiaire
Aujourd’hui, pour effectuer un virement à un ami, le passage par une banque ou une entreprise financière (comme PayPal) est presque obligatoire. Toutefois, votre banque possède de nombreuses données personnelles sur vous. De plus, elle est en mesure de geler votre compte et vos actifs.
Sur Ethereum comme sur Bitcoin, il est possible d’envoyer et de recevoir de la valeur sans intermédiaire. Pour bien comprendre ce système, rappelons que deux méthodes différentes existent pour stocker des cryptomonnaies :
- les plateformes centralisées (ou exchanges), des tiers de confiance permettant l’achat et la vente de cryptomonnaies. Ces entreprises privées facilitent l’achat et la conservation de crypto, mais demandent généralement une vérification d’identité (KYC) pour se conformer aux règlementations en vigueur ;
- les portefeuilles numériques (ou wallets) dont vous êtes le seul gestionnaire. Ils ne demandent pas de KYC, protègent les données personnelles de leurs utilisateurs et surtout permettent de rester propriétaire de ses fonds. Toutefois, les personnes utilisant cette solution ont la responsabilité de gérer et sécuriser leurs cryptomonnaies par eux-mêmes, sans dédommagement en cas de problème.
Tandis que les exchanges ont de nombreuses similitudes avec les courtiers financiers, un portefeuille pour cryptomonnaies n’est directement contrôlé par aucune entité. Grâce à lui, il est possible d’envoyer de la valeur, traduite sous forme de cryptomonnaies, tout en protégeant votre vie privée grâce à un pseudonyme. En effet, un wallet fonctionne grâce à une « adresse blockchain », dont le rôle se rapproche d’un RIB :
0xab5801a7d398351b8be11c439e05c5b3259aec9b : l’adresse blockchain de Vitalik Buterin, servant de pseudonyme
Afin de compenser les dérives qui pourraient survenir avec ce pseudonymat, la technologie blockchain est transparente et publique. Cela signifie que n’importe qui peut regarder et analyser l’ensemble des transactions effectuées sur le réseau.
Chaque opération est représentée par deux adresses (l’émetteur et le destinataire) et la somme de cryptomonnaies échangées entre eux. Cela s’applique sur Ethereum, sur Bitcoin, mais aussi sur toutes les autres blockchains qui n’ont pas à vocation d’être anonyme.
Visualisation de 11 transactions enregistrées sur la blockchain – Etherscan
Pour échanger des cryptomonnaies sur Ethereum, rien de plus simple : il suffit de détenir des cryptomonnaies sur un portefeuille et d’envoyer ces dernières sur l’adresse Ethereum de votre choix. À noter qu’une fois déclenché, un envoi de cryptomonnaies ne peut pas être annulé.
⚠️ Attention : seules les adresses Ethereum sont compatibles entre elles. N’envoyez surtout pas vos fonds depuis Ethereum vers une adresse Bitcoin, sous peine de perdre vos cryptomonnaies à tout jamais.
👉 Voici notre tutoriel sur MetaMask, le plus populaire des portefeuilles de cryptomonnaies
La Finance Décentralisée (DeFi)
Si vous connaissiez déjà le fonctionnement de la blockchain Bitcoin, la partie précédente a peut-être été une promenade de santé pour vous. Maintenant, rentrons un peu plus en profondeur quant aux capacités d’Ethereum.
Saviez-vous qu’il est possible d’acheter et de vendre des cryptomonnaies sans passer par une plateforme centralisée comme Binance ou Coinbase ?
Dénommé DEX pour « exchange décentralisé », ce type d’application propose aux utilisateurs du Web3 d’échanger des cryptomonnaies sans intermédiaire. Par conséquent, il est possible d’investir sur les cryptomonnaies tout en restant sous pseudonymat.
En parallèle, certaines de ces applications décentralisées (dApps) se sont spécialisées dans des domaines précis comme les prêts et les emprunts, le staking de cryptomonnaies ou encore les Real-World Assets (RWA). Cette dernière solution permet à quiconque d’investir grâce à la blockchain dans des produits financiers habituellement coûteux, comme l’immobilier et les biens de luxe.
👉 Besoin de plus d’info ? Consultez notre guide dédié à la finance décentralisée (DeFi)
Les tokens non fongibles (NFT)
Bien que les prémisses des NFT remontent à 2012 avec l’apparition des Colored Coins, puis celle des Rare Pepe sur Bitcoin en 2016, les NFT ont été popularisés grâce à la blockchain Ethereum et son standard technologique ERC-721. Aujourd’hui, les plus grandes blockchains comme Solana, Tezos et Avalanche permettent de générer des NFT.
Un NFT est simplement un certificat d’authenticité enregistré sur la blockchain : il prouve l’appartenance d’un bien numérique ou physique à quelqu’un de manière transparente et immuable. Parmi ce qui peut être authentifié par un NFT, nous retrouvons :
- des contenus médiatiques (une image ou une vidéo) ;
- un POAP, une preuve de présence à un évènement ou lieu particulier ;
- un diplôme ;
- un logement ;
- un journal papier ;
- un item de jeu vidéo ;
- un bijou ;
- et, de manière générale, tout ce qui peut déjà être le fruit d’un certificat d’authenticité traditionnel.
Contrairement aux cryptomonnaies, les NFT sont « non fongibles ». Dans le milieu du Web3, la fongibilité désigne la capacité d’un actif à être interchangeable avec un actif similaire. Par exemple, les bitcoins sont décrits comme fongibles : 1 BTC est échangeable contre un autre BTC, les deux possèdent la même valeur et peuvent être divisés en une unité de compte plus petite (les satoshis).
Au contraire, au sein d’une collection de NFT, chaque actif possède une valeur différente. Cette dernière découle des caractéristiques uniques attribuées à chaque NFT. De même, un NFT ne peut pas être divisé. Par conséquent, ce type d’actif est facilement identifiable et peut être tracé sur la blockchain.
En 2021, les NFT ont connu un pic de popularité avec l’émergence de collections composées d’images générées aléatoirement par un algorithme, à l’instar des Bored Apes (BAYC). Toutefois, ce cas d’usage ne représente qu’une infime partie des possibilités offertes par cette technologie.
Voici 5 NFT de la collection Bored Apes Yatch Club (BAYC) – OpenSea
Actuellement, les NFT sont utilisés par le groupe Carrefour pour tracer certains de ses produits alimentaires. En parallèle, certaines solutions en développement visent à créer des réseaux sociaux où l’identité numérique des utilisateurs s’appuie sur un NFT. De même, certaines billetteries utilisent les NFT pour lutter contre la contrefaçon des billets d’entrée.
👉 NFT : nos explications pour tout comprendre en quelques minutes
La tokenisation d’actifs avec les RWA
Acronyme de Real-World Assets, les RWA désignent les actifs physiques et numériques enregistrés sur la blockchain par un processus de tokenisation. Cette innovation permet non seulement de faciliter l’échange de droits de propriété entre différents partis, mais aussi d’ouvrir les portes des marchés financiers nécessitant un capital important, comme les secteurs de l’immobilier et du luxe.
Les RWA sont possibles grâce aux tokens de la blockchain Ethereum, représentés par les cryptomonnaies et les NFT. En créant des tokens qui représentent des biens fractionnés, les coûts d’entrée sont divisés pour les investisseurs.
Par exemple, l’entreprise RealT propose à ses clients d’investir dans l’immobilier grâce à la tokenisation d’un parc immobilier. Au lieu de vendre un bien à une seule personne, elle le divise en plusieurs milliers d’unités qui peuvent être acquises par n’importe quel investisseur via sa plateforme.
👉 Découvrez notre tuto sur RealT, la plateforme qui révolutionne l’immobilier grâce à la tokenisation
RealT : investissez dans l’immobilier dès 50 $
En augmentant le nombre d’investisseurs et en diminuant le prix d’entrée des actifs financiers, les RWA augmentent la liquidité des marchés. Par conséquent, il est plus aisé d’acquérir et d’échanger des actifs peu liquides dans le monde traditionnel.
Cela peut s’appliquer pour l’immobilier, les matières premières, les actions d’une entreprise, mais aussi les biens de luxe, les obligations d’État, etc.
Les acteurs institutionnels s’intéressent de plus en plus aux RWA. Dès 2019, la Société Générale a tokenisé 100 millions d’euros d’obligations sur la blockchain Ethereum. Toutefois, le phénomène s’est accéléré depuis 2021 : les adresses qui possèdent des RWA sur Ethereum ont été multipliées par 10 entre 2021 et 2023.
👉 Real-World Assets (RWA) : tout comprendre à ce nouveau phénomène
Gaming et metaverse
Avec les cryptomonnaies et la technologie des tokens non fongibles (NFT) sur Ethereum, le secteur des jeux vidéo s’apprête à entrer dans une nouvelle ère. Aujourd’hui, un constat morose est partagé par certains joueurs : lorsqu’un objet est acheté en jeu, il est difficile, voire impossible, de le revendre.
Pensez aux skins Fortnite, aux joueurs de football sur EA Sports FC (anciennement FIFA) ou encore aux items achetés sur Overwatch… Dans chacun de ces jeux, il est aisé de se laisser tenter par l’achat d’objets numériques. Pourtant, il est presque impossible de réaliser des échanges d’objets entre licences différentes.
En appliquant la technologie NFT sur ces objets numériques, les joueurs de jeux vidéo peuvent acheter et revendre leurs items très rapidement via des plateformes tierces. Cela donne lieu à un marché secondaire où les joueurs peuvent réaliser des échanges d’objets, d’un jeu à l’autre.
Imaginez un monde où les NFT sont intégrés dans les plus grands jeux vidéo : un joueur arrête de jouer à Fortnite. Toutefois, il découvre le jeu Overwatch et se passionne pour ce dernier. Dans ce cas, le joueur sera en mesure de vendre ses objets détenus sur Fortnite. Avec les cryptomonnaies obtenues, il pourra acheter de nouveaux items sur Overwatch.
Dans le domaine des metaverses, dont la frontière avec le monde du gaming est parfois ambigüe, les NFT représentent la composante principale de ces univers numériques. Des terrains virtuels aux avatars, en passant par les objets et les noms, tout peut être acheté et vendu entre les utilisateurs du Web3.
Quelque NFT en vente sur la place de marché du jeu vidéo Axie Infinity
👉 Découvrez la GameFi – Quand le gaming rencontre la finance grâce à la blockchain
Les DAO : le socle des communautés du Web3
Puisque la notion de décentralisation est prégnante dans l’univers des blockchains, les différentes applications déployées sur Ethereum s’en sont rapidement emparées pour créer des communautés sous forme d’organisations autonomes décentralisées (DAO).
Pour rejoindre ces communautés, il est régulièrement demandé de posséder des cryptomonnaies ou NFT spécifiques. Par exemple, pour participer à la DAO de Cryptoast, il est nécessaire de posséder l’un de ses NFT. De même, sur le DEX nommé Uniswap, la participation à sa DAO requiert des tokens UNI, sa propre cryptomonnaie.
Les membres d’une DAO peuvent influencer la direction que prend le développement d’une application en réalisant des propositions aux développeurs et en votant pour ces dernières.
Toutefois, les DAO ne s’arrêtent pas aux projets et sociétés du Web3. Certaines entreprises peuvent commercialiser des NFT en édition limitée pour forger une communauté et proposer des avantages exclusifs à leurs plus grands clients.
👉 Pour creuser le sujet, voici notre fiche dédiée aux DAO
L’interopérabilité entre les applications et les blockchains
Enfin, l’un des objectifs d’Ethereum est de casser la barrière qui freine les échanges entre les différentes entreprises. Avec le cas du gaming, nous avons vu que l’industrie du jeu vidéo pourrait être décloisonnée. Toutefois, ce n’est pas la seule à être concernée.
À l’heure actuelle, le secteur des réseaux sociaux est composé de différentes plateformes qui ne communiquent pas entre elles. À l’avenir, grâce aux technologies sous-jacentes de la blockchain Ethereum, il sera possible d’avoir un seul compte pour plusieurs réseaux sociaux différents.
Mieux encore, lorsqu’un utilisateur s’abonnera à quelqu’un, il pourra suivre cette personne sur tous ses réseaux sociaux d’un seul coup. En parallèle, ces réseaux sociaux Web3 offrent de nouvelles opportunités de rémunération pour les créateurs de contenus. Toutefois, l’interopérabilité ne s’arrête pas aux dApps : ce phénomène s’applique aussi aux blockchains.
Avec l’Ethereum Virtual Machine (EVM), souvent considérée comme le cerveau d’Ethereum, plusieurs blockchains peuvent devenir compatibles en utilisant cette même norme technologique. Cela signifie que les blockchains EVM-compatibles peuvent proposer à leurs utilisateurs des applications déjà présentes sur Ethereum.
Prenons l’exemple de la BNB Chain, l’une des blockchains les plus utilisées au monde. En étant EVM-compatible, cette blockchain est en mesure de déployer sur son réseau des applications déjà présentes sur l’écosystème Ethereum. Les développeurs qui codent des applications sur Ethereum ont la garantie que leur projet aura un impact significatif sur le Web3 grâce aux interconnexions avec ces blockchains EVM-compatibles.
👉 Qu’est-ce que l’Ethereum Virtual Machine (EVM) ?
L’écosystème Ethereum en 7 points
En quelques années, la blockchain Ethereum est devenue un immense réseau composé de plusieurs milliers d’applications décentralisées (dApps), toutes plus différentes les unes que les autres. Pourtant, pour les plus débutants du Web3, faire la différence entre les projets fiables et ceux qui ne le sont pas peut s’avérer être une tâche difficile.
Par conséquent, voici une liste non exhaustive des principales plateformes et applications ayant fait leurs preuves ces dernières années, avec lesquelles il est conseillé d’interagir pour faire ses premiers pas dans le Web3.
1. L’exchange décentralisé (DEX) Uniswap
À l’écriture de ces lignes (septembre 2023), les DEX représentent l’un des domaines les plus florissants du Web3. Pour rappel, ces plateformes open source mettent en correspondance des acheteurs et des vendeurs de cryptomonnaies sans que leurs fonds ne soient mutualisés par un intermédiaire centralisé, comme une entreprise privée.
De cette manière, les risques de censure et de détournement de données personnelles sont grandement réduits. Outre cela, les utilisateurs de DEX ne risquent pas de perdre leurs fonds si l’entreprise derrière l’application fait faillite : un DEX ne stocke pas les fonds de ses utilisateurs, mais interagit seulement avec leurs portefeuilles numériques (wallets), à l’instar du populaire MetaMask.
L’exchange décentralisé le plus populaire et résilient du Web3 se nomme Uniswap. Déployée en 2018 sur la blockchain Ethereum, cette application est constamment mise à jour avec de nouvelles fonctionnalités innovantes. L’UNI est sa cryptomonnaie.
👉 Pour en savoir plus sur Uniswap, le plus grand exchange décentralisé (DEX) du Web
2. Les stablecoins USDT, USDC et DAI
Dans le Web3, certaines cryptomonnaies ont une valeur qui n’est pas impactée par la volatilité du Bitcoin (BTC) ou de l’Ether (ETH) : ce sont les stablecoins. Pour maintenir une valeur stable constante, ces actifs sont adossés à d’autres, comme le dollar et même des cryptomonnaies dans certains cas.
Le principal intérêt d’un stablecoin par rapport à une cryptomonnaie classique, dont le cours fluctue beaucoup, et qu’il n’est en principe pas volatil.
Par exemple, pour envoyer 50 euros à un ami sans attendre les délais bancaires qui peuvent s’étendre sur plusieurs jours, voire semaines si vous êtes à l’étranger, il est possible d’utiliser le stablecoin EUROC. Avec cette méthode, les euros seront reçus en quelques minutes seulement.
À l’heure actuelle, les stablecoins les plus populaires sont l’USDT et l’USDC, dont l’émission dépend de deux entreprises privées. Toutefois, un 3e stablecoin, le DAI, se démarque par une gestion décentralisée de ses actifs.
👉 Approfondissez vos connaissances sur les stablecoins
3. La finance décentralisée (DeFi) avec Aave, Curve et MakerDAO
La DeFi est le secteur le plus développé du Web3. Son objectif principal est de délivrer des services financiers sans intermédiaire pour lutter contre les limites des institutions bancaires.
Par exemple, le stablecoin décentralisé DAI est inclus dans le secteur de la DeFi. Son émetteur, MakerDAO, est une application décentralisée qui est gérée de manière autonome comme une DAO.
En parallèle, certains protocoles DeFi se sont spécialisés dans les services de prêts et d’emprunt en pair-à-pair. Nous pouvons citer Aave et Curve, les deux mastodontes de ce sous-secteur de la finance décentralisée.
👉 Découvrez Aave (AAVE), le protocole de prêt et d’emprunt de cryptomonnaies
4. Les metaverses avec The Sandbox
Au contraire d’Horizon Worlds, l’univers virtuel construit par le groupe Meta (ex-Facebook), des metaverses utilisant la blockchain ont vu le jour. Le plus populaire d’entre eux est The Sandbox. Avec des graphismes s’appuyant sur le style voxel, ce metaverse se rapproche visuellement des jeux comme Minecraft et Roblox.
Dans cet univers virtuel, chacun peut créer, détenir et échanger des articles virtuels représentés sur la blockchain par des tokens non fongibles. Sur The Sandbox, sa cryptomonnaie SAND est utilisée pour acheter ces NFT.
Dans ce métavers, cofondé par Sébastien Borget, il est aussi possible d’acheter un ou plusieurs terrains virtuels sous forme de NFT. Les détenteurs de ces terrains peuvent les personnaliser pour y créer des expériences uniques, avec la possibilité de monétiser les activités proposées sur leurs parcelles.
Ces derniers temps, les plus grandes marques du monde se sont emparées de ce metaverse pour rassembler leurs plus grands fans à travers de multiples expériences virtuelles. Nous pouvons citer le studio de jeux vidéo Ubisoft, le groupe Casino ou encore la maison italienne Gucci.
D’autres metaverses moins populaires existent, à l’instar de Decentraland et sa cryptomonnaie MANA. Pendant ce temps, d’autres sont en cours de développement comme Otherside, dont la maison mère Yuga Labs possède la célèbre collection de NFT Bored Apes Yatch Club (BAYC).
👉 Partez à la découverte de The Sandbox (SAND), un metaverse Play to Earn où tout est tokénisé
5. OpenSea : la plus grande place de marché dédiée aux NFT
Les plus grands exchanges de cryptomonnaies, comme Binance ou Coinbase, proposent sur leurs plateformes l’achat et la vente de tokens non fongibles (NFT). Toutefois, tout comme pour les cryptomonnaies, il existe des plateformes pour échanger des NFT dans le Web3 où l’utilisateur interagit seulement avec son wallet.
La plateforme de ce type enregistrant le plus d’utilisateurs est OpenSea. Avec un pic à 50 000 utilisateurs quotidiens en 2022, OpenSea domine haut la main ses concurrents. Sur son application, ses utilisateurs peuvent échanger et vendre leurs NFT, mais aussi en créer.
Précisons que contrairement aux cryptomonnaies qui utilisent le standard ERC-20, les NFT possèdent leur propre standard technologique : l’ERC-721. C’est cette différence de standard qui est à l’origine de la différence majeure entre les cryptomonnaies et les NFT. Tandis que les ERC-20 sont fongibles (peuvent s’échanger entre eux avec une valeur 1:1), les ERC-721 sont non fongibles. C’est ce qui rend chaque NFT unique.
👉 Plus de renseignements sur OpenSea, la première plateforme d’échange axée sur les NFT
6. L’outil indispensable du Web3 : les oracles de Chainlink
Grâce à la transparence de la blockchain, il est plutôt aisé de retrouver des données sur Ethereum. Toutefois, comment pouvons-nous utiliser les informations du monde physique pour les retranscrire sur une blockchain ? C’est dans ce contexte qu’ont vu le jour les oracles.
Les cas d’usage des oracles sont nombreux dans le Web3 : du gaming à la DeFi, en passant par la logistique et les assurances, cette technologie est primordiale pour faire le pont entre le monde numérique et physique.
L’un des réseaux d’oracles les plus utilisés sur Ethereum est Chainlink. L’entreprise derrière ce réseau d’oracle se démarque par son approche décentralisée, où un système de réputation est mis en place pour limiter les transferts d’informations frauduleuses.
👉 Voici notre fiche dédiée à Chainlink (LINK), le plus grand oracle décentralisé du Web3
7. Les layer 2 et les sidechains : démocratiser le Web3 avec Polygon
Enfin, concluons cette liste par les solutions de scalabilité. Contrairement à la blockchain Ethereum, qui est considérée comme une solution de 1re couche (layer 1), de nouvelles blockchains sont venues se greffer à son réseau pour améliorer ses performances. Selon leurs caractéristiques techniques, on les surnomme « layer 2 » ou « sidechain ».
Le principal intérêt des layer 2 et des sidechains est de réduire drastiquement les frais de réseau sur Ethereum pour arriver à un niveau acceptable pour le grand public. Pour cela, nous devons revenir sur la notion de « gas ».
Le gas est l’unité de compte sur Ethereum servant à calculer le coût d’une action sur la blockchain Ethereum. Dès qu’un utilisateur envoie des cryptomonnaies, achète un NFT ou utilise un protocole DeFi, une somme de gas est payée au réseau sous forme d’ETH, la cryptomonnaie native d’Ethereum.
En 2021, la folle croissance d’Ethereum a fait exploser ses frais de gas au-delà de plusieurs dizaines d’euros pour un simple envoi de cryptomonnaie. Aujourd’hui situés à quelques euros, ces frais restent trop élevés pour une adoption grand public.
Moyenne des frais en dollars pour une opération sur la blockchain Ethereum entre 2017 et 2023
C’est pour cette raison que le hub de blockchains scalables Polygon a connu un tel succès ces deux dernières années. En étant EVM-compatible, Polygon offre la possibilité d’utiliser les milliers d’applications disponibles sur Ethereum avec des frais à l’échelle du centime d’euro.
En parallèle, deux concurrents à Polygon ont fait beaucoup de bruit ces derniers temps : Optimistic et Arbitrum. Tous les deux EVM-compatibles, leur principale proposition de valeur est d’utiliser le Web3 avec des frais les plus bas possibles.
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À quoi sert la cryptomonnaie ETH ?
L’Ether, aussi appelé par son ticker ETH, est la cryptomonnaie centrale de l’écosystème Ethereum. Sans elle, la blockchain et ses applications ne pourraient pas être décentralisées. En effet, les milliers d’individus qui enregistrent les transactions de la blockchain (à travers le système de Proof of Stake) ne sont pas bénévoles : ils sont récompensés en ETH pour leur travail.
Pour les utilisateurs de la blockchain Ethereum, l’ETH permet surtout d’utiliser les applications décentralisées en s’acquittant des frais de transactions (le gas). En outre, il est primordial de détenir un peu d’ETH sur un portefeuille numérique si vous souhaitez surfer sur le Web3.
D’ailleurs, la cryptomonnaie ETH est aussi centrale pour faire l’acquisition de tout objet numérique déployé sur sa blockchain, comme des NFT. Par exemple, sur la place de marché OpenSea, toutes les œuvres numériques s’acquièrent contre de l’ETH. De même, sur les jeux vidéo comme Sorare et Axie Infinity, les prix des items de jeu sont affichés en Ether.
Enfin, comme pour le réseau Bitcoin, l’Ether permet d’envoyer de la valeur à n’importe qui à travers le monde en quelques minutes, le tout en protégeant vos données personnelles grâce au pseudonymat qu’offre la blockchain.
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Les tokenomics de l’ETH
Provenant des mots « token » et « économie », l’analyse des tokenomics est une discipline qui consiste à analyser les différents paramètres d’émission d’une cryptomonnaie pour estimer son potentiel en termes d’investissement.
Lors du lancement de la blockchain Ethereum en 2015, 72 millions d’ETH ont été créés sur le réseau. Parmi eux, 83% ont été vendus par une levée de fonds participative (ICO), tandis que le reste a été réparti entre la Fondation Ethereum et des développeurs engagés dans le projet.
Avec son précédent fonctionnement en Proof of Work, l’Ether était inflationniste. Comme sur la blockchain Bitcoin, des mineurs étaient chargés de valider des blocs et étaient récompensés avec de nouveaux ETH. De 2015 à 2021, sa quantité en circulation est passée de 72 millions à 117 millions.
Quantité d’ETH en circulation entre 2015 et 2023
En août 2021, une mise à jour de la blockchain Ethereum instaura un mécanisme de burn : l’EIP-1559. Un « burn » désigne simplement une fonctionnalité implémentée sur une blockchain dont le but est de réduire la quantité en circulation d’une cryptomonnaie donnée. Dans notre cas, ce burn impacte directement le nombre d’ETH sur le réseau.
Toutefois, c’est seulement en septembre 2022 que l’inflation d’Ether a été définitivement stoppée par le remplacement du Proof of Work en Proof of Stake. Aujourd’hui, la blockchain Ethereum est légèrement déflationniste.
Notons qu’à l’inverse de Bitcoin, dont le nombre de BTC est limité à 21 millions d’unités, la quantité d’ETH en circulation sur la blockchain Ethereum ne connaît aucune limite.
👉 Pour en savoir plus sur la notion de tokenomics
Quelles sont les principales personnalités et entités derrière Ethereum ?
La blockchain Ethereum est le fruit de nombreuses recherches rassemblant les développeurs et spécialistes en cryptographie les plus éminents. À l’origine, les cofondateurs de cette technologie étaient au nombre de huit.
Parmi eux, certains ont monté leurs propres blockchains, comme Charles Hoskinson (Cardano) et Gavin Wood (Polkadot). D’autres ont construit des projets autour d’Ethereum, comme Mihai Alisie (Akasha) et Joseph Lubin, le PDG de la célèbre entreprise ConsenSys. Aujourd’hui, il ne reste que Vitalik Buterin à la tête du projet.
Vitalik Buterin : le chef d’orchestre
Jeune développeur russo-canadien, Vitalik Buterin est non seulement le cerveau d’Ethereum, mais aussi celui qui représente les développeurs derrière cette blockchain lors des différents évènements à travers le monde.
Né en 1994 en Russie, il a rapidement été exposé à l’informatique grâce à l’intérêt de son père pour les ordinateurs. Lorsque la blockchain Bitcoin a été déployée en janvier 2009, le jeune Vitalik s’est rapidement intéressé à la technologie blockchain.
À partir de 2011, il participe à des discussions sur le célèbre forum BitcoinTalk. La même année, il fonda Bitcoin Magazine, plateforme sur laquelle il a publié plus de 400 articles au sujet de la première cryptomonnaie au monde.
Deux ans plus tard, en 2013, il commença à parler à ses proches d’un projet visant à créer une nouvelle cryptomonnaie. Pendant qu’Ethereum a été révélé publiquement en janvier 2014, Vitalik Buterin s’est construit une équipe d’informaticiens et d’ingénieurs pour mener à bien son projet.
Plus tard dans l’année, l’ICO du projet a permis de récolter 18 millions de dollars en bitcoins, pendant que la Fondation Ethereum, une organisation à but non lucratif, a vu le jour en Suisse pour accompagner le développement de la nouvelle blockchain.
De sa création à aujourd’hui, les mises à jour d’Ethereum ont souvent été initiées par Vitalik Buterin. Que cela soit pour l’affaire The DAO, pour la migration vers le Proof of Stake ou pour le récent engouement autour de la technologie des Zero Knowledge Proof (ZKP), ses différentes prises de position ont influencé le développement de sa blockchain.
Vitalik Buterin en 2017 lors d’un évènement à San Francisco
Plus qu’un simple développeur, l’homme à la tête de la plus grande blockchain d’infrastructure est perçu par la communauté crypto comme un philanthrope. Lors de la pandémie de Covid-19, il s’illustre en faisant don de 1,5 milliard de dollars pour soutenir des associations à but non lucratif indiennes.
ConsenSys et Polygon Labs
En septembre 2023, ConsenSys et Polygon Labs représentent les deux entreprises ayant le plus d’influence sur le développement d’ Ethereum. Au contraire de la Fondation Ethereum, dont le financement provient des dons et de l’ICO de 2014, les deux entreprises se financent grâce à leurs services de consulting, leurs investissements, la vente de logiciels pour des entreprises et le développement de différentes applications décentralisées.
Avec plus de 800 employés, ConsenSys est l’un des pionniers du Web3. Son PDG, Joseph Lubin, est un spécialiste des systèmes informatiques. Avant de cofonder Ethereum, il a accumulé plus de 20 ans d’expérience dans le domaine des logiciels.
De son côté, Polygon Labs cumule près de 580 employés, un chiffre en constante augmentation depuis sa création. Ses trois principaux fondateurs de l’entreprise sont :
- Sandeep Nailwal – Un jeune ingénieur spécialiste du management et des dApps ;
- Jaynti Kanani – PDG de Polygon Labs de 2017 à 2021, il a travaillé pendant plusieurs années en tant qu’ingénieur logiciel ;
- Mihailo Bjelic – Passionné par les cryptomonnaies dès 2013, il rejoint en 2021 Sandeep Nailwal et Jaynti Kanani pour mettre à profit ses compétences en informatique au service de Polygon Labs.
À noter que ConsenSys et Polygon Labs sont toutes les deux membres de l’Enterprise Ethereum Alliance (EEA). Cette organisation rassemble plus de 500 entreprises à travers le monde pour mettre en avant les opportunités commerciales de la blockchain Ethereum. Parmi ses membres, nous retrouvons les multinationales Microsoft, Intel, JP Morgan Chase ainsi que Ernst and Young.
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Ethereum : les plus grandes entreprises du monde utilisent sa blockchain
Ces dernières années, le cours de l’ETH s’est envolé pendant que son nombre d’utilisateurs n’a cessé de grimper vers de nouveaux records. Toutefois, cette croissance n’aurait pas pu être aussi importante sans les multinationales qui se sont engagées en faveur de la blockchain d’infrastructure que représente Ethereum.
On retrouve en premier lieu les GAFAM. Ces piliers de l’économie américaine, tous spécialisés dans l’informatique, ont pris de multiples positions en faveur de la blockchain de Vitalik Buterin. Par exemple, Amazon Web Services (AWS), la plateforme de cloud computing du groupe Amazon, offre à ses utilisateurs la possibilité de déployer un nœud Ethereum afin de consulter les informations enregistrées sur la blockchain.
💡 Pour rappel, un « noeud » dans l’univers des blockchains est un appareil connecté à Internet, ainsi qu’à une blockchain. Un nœud stocke l’historique des transactions d’une blockchain et le diffuse à travers le réseau. Dans le cas des blockchains Proof of Stake, comme Ethereum, un nœud peut aussi enregistrer de nouvelles transactions sur la blockchain sous certaines conditions.
En 2022, Google a pris le même virage qu’Amazon en lançant un service de cloud dédié aux nœuds Ethereum, par l’intermédiaire de sa filiale Google Cloud.
Du côté du groupe Meta, une initiative avait été lancée pour promouvoir les NFT sur le réseau social Instagram, sans succès. Au contraire, la plateforme X (ex-Twitter) a réussi son pari et permet aujourd’hui à ses utilisateurs d’utiliser leurs tokens non fongibles en tant que photo de profil.
Les entreprises financières s’intéressent aussi à Ethereum pour faire naître de nouvelles solutions innovantes à leur clientèle. Par exemple, la Société Générale a révélé en avril 2023 le lancement de son stablecoin euro (EURCV) sur Ethereum. Toujours en France, la firme Edenred a mené une expérience pour développer des Tickets restaurant personnalisables grâce à la blockchain.
Toutefois, les principales entreprises intéressées par cette technologie se trouvent aux États-Unis. Pendant que Coca-Cola utilise Ethereum pour améliorer ses chaines d’approvisionnement, la firme Mastercard s’est alliée à ConsenSys pour accélérer la scalabilité de la blockchain à travers une solution de rollups.
En outre, le Web3 semble attirer un nombre croissant d’entreprises, dont les nouveaux services s’adressent tant aux professionnels qu’au particulier. L’engagement de ces firmes est un facteur clé pour poursuivre le développement de l’écosystème Ethereum sur le long terme.
👉 À la découverte des Optimistic Rollup et ZK Rollup, ces solutions de seconde couche qui améliorent la blockchain Ethereum (ETH)
Qu’est-ce que nous réserve Ethereum pour les années à venir ?
En novembre 2022, Vitalik Buterin a partagé sur son compte Twitter un schéma représentant les différentes améliorations envisagées pour le futur de la blockchain Ethereum.
Divisées en 6 étapes, elles doivent permettre une adoption globale de son écosystème d’applications en se concentrant sur la scalabilité, la sécurité et la décentralisation du réseau.
Le trilemme des blockchains
La première, « The Merge », est celle qui a remplacé le Proof of Work par le Proof of Stake en septembre 2022. Avec cette amélioration, l’inflation annuelle de la cryptomonnaie ETH est passée de 4,13% à 0,49%. De même, l’implémentation de ce nouveau système a réduit la consommation énergétique de sa blockchain de 99.95%.
La prochaine étape à venir est dénommée « The Surge ». Son objectif est d’accroitre radicalement la scalabilité d’Ethereum en s’appuyant sur les rollups (layer 2) et les solutions de sharding. Pour rappel, les rollups sont de nouvelles blockchains sécurisées par le réseau Ethereum dont la scalabilité est optimisée pour des frais de transactions minimes.
De son côté, le sharding se réfère à une technique permettant d’accroitre la scalabilité d’un réseau donné en divisant une blockchain en de plus petites unités nommées « shards ». Cette fragmentation du réseau accentuera grandement la scalabilité d’Ethereum : l’objectif final est d’atteindre une capacité computationnelle de 100 000 transactions par seconde.
Par la suite, d’autres améliorations seront implémentées pour perfectionner la blockchain de Vitalik Buterin telles que :
- The Scourge – Son intégration sur Ethereum vise à réduire la censure sur le réseau et limiter l’exploitation de la Maximal Extractable Value (MEV) ;
- The Verge – Cette mise à jour rendra plus simple la vérification des blocs d’une blockchain grâce à l’implémentation des « arbres » et « preuves » de Verkle ;
- The Purge – Son principal atout sera d’optimiser le stockage de la blockchain pour les nœuds du réseau ;
- Enfin, The Splurge, où sont rassemblées les améliorations qui ne rentrent pas dans les sections précédentes, mais sur lesquelles les développeurs du secteur misent beaucoup. Citons notamment les Zero Knowledge Proof (ZKP) et le concept « d’abstraction de compte ».
💡 Rapidement, les ZKP servent essentiellement à prouver une donnée précise sans en révéler le contenu. Par exemple, prouver qu’un individu possède la citoyenneté française sans transmettre aucune donnée personnelle. De son côté, l’abstraction de compte pourrait permettre d’utiliser des applications du Web3 sans avoir besoin d’un portefeuille numérique.
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Puisque l’Ether (ETH) est la 2e cryptomonnaie la plus populaire au monde derrière le Bitcoin, un nombre incalculable de plateformes et applications proposent l’achat, la vente et le stockage d’ETH. Parmi elles, nous pouvons citer eToro, Binance, Coinbase ou encore Coinhouse.
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Pour accroître la sécurité de leurs actifs, certains investisseurs décident de retirer leurs fonds des plateformes centralisées pour les déplacer sur un hardware wallet. Cette technologie offre une très grande protection contre les hackers et permet d’éviter la perte de fonds liée à la faillite d’un exchange de cryptomonnaie.
Accessible au débutant, la Ledger Nano S Plus s’avère être une alliée de taille pour maintenir la sécurité de ses actifs au plus haut niveau. Commercialisé par Ledger, entreprise française valorisée à plus d’un milliard d’euros, ce produit s’est écoulé à plusieurs millions d’exemplaires à travers le monde.
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Notre avis sur Ethereum et sur sa cryptomonnaie (ETH)
Que retenir d’Ethereum ? Déployé publiquement en 2015, son réseau a su tirer son épingle du jeu grâce à ses « smart contracts », des programmes informatiques permettant la création d’applications directement intégrées à sa blockchain.
Progressivement, les développeurs du monde entier ont commencé à s’intéresser aux technologies qui composent cet écosystème, ainsi qu’à ses potentiels cas d’usage. C’est dans ce cadre que le Web3 a commencé à se construire, avec l’apparition de la finance décentralisée (DeFi), de nouveaux types de jeux vidéo (GameFi), des organisations autonomes décentralisées (DAO), des réseaux sociaux décentralisés, etc.
L’ensemble de ce système fonctionne grâce à deux standards technologiques : l’ERC-20, dédié à la création de nouvelles cryptomonnaies, et l’ERC-721, permettant l’émergence des tokens non fongibles (NFT). Les cryptomonnaies et les NFT sont les actifs utilisés pour faire participer la communauté à la gouvernance des applications.
Bien qu’Ethereum soit attaqué par certains de ses détracteurs à cause de la volatilité de sa cryptomonnaie (ETH), il s’avère que cette dernière connaît une ascension fulgurante depuis son ICO en 2014. De plus, le nombre de personnes utilisant Ethereum ne cesse de croitre grâce aux régulières innovations de ses développeurs.
C’est pour cette raison que de nombreuses multinationales investissent autant de ressources sur Ethereum. Son potentiel technologique laisse entrevoir des possibilités encore jamais explorées sur le Web, que cela soit en termes de divertissement, de communautés, de protection des données ou de résistance à la censure.
Maintenant, la blockchain cofondée par Vitalik Buterin fait face à un défi de taille : devenir accessible à tous. Cela passera par une réduction de ses frais de transactions, mais aussi par la croissance et l’amélioration continue de son écosystème, aujourd’hui composé de plusieurs milliers d’applications différentes.
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Source : Fondation Ethereum
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