À l’approche des élections législatives, une candidature se démarque : celle d’Aurore Galves Orjol, candidate ayant choisi de porter les couleurs du Bitcoin avec l’aide de son suppléant Nicolas Cantu. Cette candidature, qui vise à renforcer la liberté et l’inclusion numérique, est présentée comme un « vote orange » alternatif au vote blanc qui n’est pas comptabilisé. Nous interviewons Aurore Galves Orjol pour mieux comprendre sa position.
La 8e circonscription de l’Isère repeinte en orange grâce à la candidature Bitcoin aux législatives 2024
La fin de l’année 2023 et le début de l’année 2024 ont constitué une période intense pour Bitcoin. Entre le mois d’octobre 2023 et le mois de mars 2024, le prix du BTC est passé de 27 000 à 73 000 dollars, soit une augmentation de 170 % en seulement 5 mois.
Le facteur le plus évident expliquant cette progression est l’approbation des ETF Bitcoin spot aux États-Unis, qui a grandement facilité l’accès à la plus grande cryptomonnaie pour les investisseurs institutionnels et les professionnels. Un autre facteur, moins bruyant mais encore plus important, est l’adoption progressive et organique du BTC et de sa blockchain.
La propagation de Bitcoin et des cryptomonnaies dans divers secteurs a poussé les politiques du monde entier à s’emparer du sujet pour séduire un nouvel électorat.
À titre d’exemple, voici une liste non exhaustive des pays où Bitcoin s’est invité dans la politique :
- Corée du Sud : les 2 principaux partis politiques, dont celui de la majorité, se sont montrés favorables à une régulation plus souple des cryptomonnaies ;
- Salvador : Bitcoin est monnaie légale depuis 2021, grâce à une loi promue par le président Nayib Bukele ;
- Argentine : Javier Milei, récemment nommé président, promeut une libre concurrence des monnaies, dont Bitcoin ;
- États-Unis : Donald Trump a intégré le sujet des cryptomonnaies dans ses arguments de campagne, suivi ensuite par Joe Biden ;
- Louisiane : L’État a récemment adopté une loi pour protéger l’accès et l’utilisation de Bitcoin ainsi que pour promouvoir l’utilisation du minage de Bitcoin dans le développement des énergies vertes.
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Suite à la récente dissolution de l’Assemblée nationale par le Président Emmanuel Macron, Aurore Galves Orjol, suppléée par Nicolas Cantu, a déposé une candidature pour le poste de député de la 8e circonscription de l’Isère.
Cette candidature est inédite, car elle est la 1ère en France à se faire sous les couleurs et les valeurs du BTC. L’objectif des candidats étant clair : faire parler de Bitcoin.
Dans notre émission « Pair à pair » du 25 juin 2024 tenue sur X, nous avons reçu Aurore et Nicolas et leur avons donné la parole.
Nous vous proposons de retrouver un aperçu de ces échanges afin de mieux comprendre le positionnement de ces candidats ayant choisi de porter les couleurs du Bitcoin.
Comment l’idée de vous présenter vous est-elle venue ?
« Quand on a vu le discours de dissolution de l’Assemblée nationale par le Président, on s’est dit “Mais pourquoi fait-il ça ?”. […] On a compris qu’il y aurait moins de candidats à cause des récentes élections européennes. On s’est dit qu’il y a peut-être une place à prendre, un coup à jouer, et que c’était intéressant pour mettre la lumière sur Bitcoin dans les idées politiques, puisqu’aucun parti ne s’était emparé du sujet. » – Aurore Galves Orjol
Pourquoi faire de « Défendre la liberté et l’inclusion numérique pour tous » votre engagement phare ?
« C’est déjà une idée qui nous anime dans notre vie professionnelle et personnelle. Mais c’est aussi un principe lié à Bitcoin, le BTC c’est aussi défendre la liberté, être contre la censure, être pour l’inclusion numérique, parce que Bitcoin est sans permission, tout le monde peut l’utiliser, c’est neutre. » – Aurore Galves Orjol
Être utilisable sans permission, c’est le but premier de Bitcoin, cela offre une liberté de transaction ainsi qu’une forme de liberté d’expression.
« Je pense que Nicolas partage également ces valeurs parce qu’il me semble que c’est lui qui est à l’origine de cette formulation. » – Aurore Galves Orjol
À cela, Nicolas a répondu :
« Effectivement, je pense qu’il était important, dans une situation politique un peu chaotique, de dire que tout ne viendra pas des politiciens. Il est important que les gens se sentent libres de faire des candidatures comme la nôtre. […] Il me semblait important de rappeler que les gens sont encore libres de définir leur résilience par rapport aux sujets politiques, surtout maintenant qu’on a un outil pour le faire, et c’est Bitcoin. »
Puis Aurore a ajouté :
« Bitcoin c’est repenser la monnaie, qui est un puissant structurant de notre société. C’est une colonne vertébrale essentielle sur laquelle on a articulé d’autres notions comme la souveraineté numérique ou la transition écologique. Et on voit qu’il est devenu essentiel que des personnes comme nous puissent s’engager, car la loi se fait contre nous. On le voit bien avec ce qu’il se passe avec Chat Control, avec MiCA, et toutes ces lois qui se font au détriment des individus, de leur vie privée et de leur sécurité sur Internet. »
Ici, Aurore et Nicolas rappellent qu’ils ne proposent pas (encore) un programme, mais des idées et des valeurs qu’ils estiment essentielles pour garantir la liberté et l’inclusion numérique pour tous les citoyens.
Si vous l’avez manqué, la rediffusion de l’interview d’Aurore Galves Orjol et Nicolas Cantu est disponible en rediffusion sur les plateformes de streaming et sur YouTube 👇
Promouvoir Bitcoin pour défendre la souveraineté des citoyens
Le 1er point qu’Aurore et Nicolas ont voulu mettre en avant est la nécessité de défendre la souveraineté des citoyens. Bien qu’il soit complexe de définir ce qu’est ce qu’un citoyen souverain dans une démocratie représentative comme la France, les 2 candidats nous ont expliqué leur point de vue.
Qu’est-ce qu’un citoyen souverain ?
« Au-delà de la liberté, dans l’instrument monétaire, la souveraineté, c’est ce que nous [les Bitcoiners] appelons dans notre jargon technique “la custodie”. C’est la possession véritable de notre argent, c’est nous qui contrôlons notre argent, c’est nous qui en sommes responsables et nous n’avons besoin de la permission de personne pour l’utiliser. Par rapport à mon passif de Bitcoiner, c’est ça qui m’importe le plus dans la souveraineté. » – Aurore Galves Orjol
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Pour compléter la définition de la souveraineté du citoyen, Nicolas a rappelé qu’être souverain, c’est aussi se protéger contre les failles des infrastructures gouvernementales :
« Il y a une succession de lois européennes qui attaquent les libertés d’Internet, mais aussi les libertés fondamentales. Il y a les projets de MNBC qui font extrêmement peur, avec des infrastructures européennes qui sont ni souveraines ni résilientes, dont le fonctionnement fait forcément fuiter des informations. »
Effectivement, comme le souligne Nicolas Cantu, 80 % de la population française a ses données d’identité disponibles sur le dark web. Il enchérit :
« L’État ne sait pas nous sécuriser dans une ère numérique, mais comme cela ne sera jamais admis, il faudra qu’on se protège des dérives dystopiques, car il va y avoir une tendance naturelle à contrôler de plus en plus via les infrastructures numériques. […] Si on veut éviter ce futur dystopique, je ne vois pas d’autre moyen que Bitcoin. »
Ainsi, pour Aurore, « donner le statut monétaire à Bitcoin serait le point le plus important » et permettrait d’instaurer une souveraineté monétaire pour toute la population. Pour ce faire, il faudrait aller jusqu’à changer l’imposition de la plus-value des BTC. De plus, mettre du Bitcoin dans les réserves de l’État et des Banques centrales pourrait également être une partie de la solution.
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Utiliser le minage de Bitcoin pour rendre la transition écologique plus efficace
Alors que les détracteurs de Bitcoin utilisent presque toujours l’argument de la consommation énergétique pour rejeter Bitcoin, les 2 candidats ont fait du minage de Bitcoin leur 2e point phare au sujet de la transition écologique.
Selon Nicolas et Aurore, une utilisation intelligente du minage de Bitcoin dans l’industrie de l’énergie permettrait d’éviter le gaspillage de ressources, de réduire les émissions abondantes de méthane et de fournir des systèmes de chauffage plus efficients.
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Vous insistez sur le fait que Bitcoin pourrait aider dans la transition écologique, pourtant cela n’est pas intuitif à première vue. Pensez-vous que cet argument va attirer des électeurs, ou est-ce une conviction personnelle ?
« C’est une conviction personnelle, et puis les modèles sont plutôt limpides. […] Il y a de tels enjeux qu’on ne peut pas ne pas adresser le sujet, il faut que le sujet existe. Et l’ambition, comme l’a dit Aurore, ce n’est pas avec quelques bulletins qu’on va changer le monde. Par contre, on a créé un cadre qui est simple, et plutôt qu’engager des électeurs, on va essayer d’engager des candidats pour poser les sujets qui nous semblent importants et mal adressés aujourd’hui au milieu de la table. » – Nicolas Cantu
En effet, dans l’imaginaire collectif, le problème réside dans le manque de production d’énergies propres. En réalité, nous produisons abondamment de l’électricité issue d’énergies vertes, mais le véritable problème est l’impossibilité de l’acheminer jusqu’au consommateur final. Le minage de Bitcoin, lui, vient se déplacer au pied des centrales pour consommer les surplus.
« Il y a de l’énergie partout et en quantité, et il y a beaucoup de gaspillage parce qu’on a eu le pétrodollar pendant 50 ans, avec une énergie peu chère et donc pas forcément de problème à résoudre. Mais tout change. Le pétrodollar est contesté, le prix de l’énergie fait basculer l’économie de pays, les ressources sont sources de tensions internationales, donc la situation change et on ne peut plus se reposer sur le confort du pétrole peu cher. » – Nicolas Cantu
Si vous veniez à avoir du poids dans la politique française, que feriez-vous pour promouvoir l’utilisation du minage dans l’industrie de l’énergie ?
« L’idée c’est de diffuser l’information, de fournir les moyens et de faciliter l’accès au minage. Ma stratégie serait de promouvoir tous les outils qui aideront chacun à s’approprier le sujet et en tirer des bénéfices. L’idée est de dire “Voilà les pelles, voilà les pioches, voilà le mode d’emploi, ça vous servira pour construire des trucs”. » – Nicolas Cantu
En effet, même au sein de la communauté Bitcoin et des cryptomonnaies, peu de personnes réalisent de combien le minage de Bitcoin peut être bénéfique pour le développement des énergies renouvelables et la stabilisation des réseaux électriques.
Nicolas propose de mettre l’accent sur l’enseignement autour de ce sujet pour permettre à chacun de mieux appréhender le minage de BTC et en faire une force pour le futur énergétique de la France.
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Protéger sa vie privée sur Internet devrait être un droit
Le 3e point phare promu par le camp Bitcoin est le droit à la confidentialité sur Internet et en dehors. Nicolas nous a expliqué la problématique actuelle :
« La monnaie numérique n’est pas un projet technique, mais un projet politique et monétaire. Derrière cette façade, probablement, nous conserverons l’Euro, mais le système derrière pourrait changer, c’est-à-dire que l’Euro pourrait devenir un panier de monnaies géré de manière centralisée. Mais on n’a aucune information sur le projet économique de cette monnaie numérique. »
Selon Nicolas, le principal problème est le manque de confidentialité de cette nouvelle monnaie, qui sera contrôlée par une autorité centrale défaillante et qui pourrait devenir malveillante à l’avenir.
« Même s’ils n’accèdent pas aux données des transactions, ils accéderont au comportement des gens, à leur identité. Tout cela représente beaucoup plus d’informations sur vous que la transaction elle-même. Et tout cela sera exploité par les États, mais aussi par des opérateurs, etc. […] Si demain ils veulent limiter vos dépenses en fonction de votre score de CO2 ou autre, ils ont carte blanche. C’est vraiment un nouveau pouvoir imposé sans aucun débat, sans opposition. » – Nicolas Cantu
À titre de comparaison, cette politique de contrôle est adoptée par le gouvernement chinois depuis plusieurs années. En Chine, par le biais de caméras à reconnaissance faciale, de dénonciations sociales et du yuan numérique, la population se voit attribuer un score qui, selon le niveau, peut restreindre l’accès à certains services ou produits.
Certains pourraient répondre que même si l’État peut avoir connaissance de tous les détails de transactions, cela importe peu, car ces personnes n’ont rien à cacher. Cependant, il ne s’agit pas de cacher quelque chose, mais de se protéger.
Utiliser des outils de confidentialité permet de se protéger contre une entité malveillante qui pourrait avoir du pouvoir sur nous ou dont les idéaux pourraient évoluer vers le totalitarisme.
Selon Nicolas, une des solutions serait donc de sensibiliser la population sur le sujet, de parler des risques et surtout de rester curieux et de continuer à se renseigner.
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Le vote orange, une alternative au vote blanc
Avant de conclure notre interview, les candidats Bitcoin ont lancé un appel à l’aide. Toute personne située dans l’Isère ou à proximité souhaitant apporter son aide peut les rejoindre pour coller des affiches.
Ils ont également appelé tous les soutiens de Bitcoin à les rejoindre lors des prochaines élections en France afin de défendre leurs valeurs communes.
Lorsque nous avons demandé aux 2 intéressés pourquoi voter « orange » plutôt que blanc, voici ce qu’ils nous ont répondu :
« Effectivement, nous nous positionnons plutôt sur le vote abstentionniste ou blanc, car nous n’avons pas d’étiquette politique et nous ne voulons pas nous aligner sur les propositions des partis. Nous nous adressons à ceux qui veulent devenir résilients par eux-mêmes face aux politiques, tout en faisant exister cette offre politique parmi les options disponibles. Il faudrait donc voter orange plutôt que blanc pour se donner les moyens d’appliquer cette politique de résilience numérique, énergétique et monétaire en découvrant Bitcoin. »
Avec près de 50 % d’abstention aux dernières élections européennes, au-delà de promouvoir des idées de libertés et de souveraineté, la candidature Bitcoin crée une alternative au vote blanc qui sera finalement comptabilisé… et de couleur orange.
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